Retraite : à quel âge pouvez-vous partir ?
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Âge légal, âge du taux plein, nombres de trimestres, dispositifs spécifiques... Quelles sont les règles ? Explications pour évaluer son départ à la retraite.
L’âge minimum de la retraite est désormais fixé à 62 ans, sauf cas particuliers, dans tous les régimes de retraite et pour toutes les personnes nées à partir de 1955.
Il faut cependant pouvoir justifier d’une durée d’assurance minimale pour percevoir sa pension à taux plein. Cette durée n’est pas la même pour tous et évolue au fil des générations, afin de tenir compte de l’allongement de l’espérance de vie.
De 40 ans – soit 160 trimestres – pour les générations nées avant 1949, elle passera ainsi à 43 ans – soit 172 trimestres – pour les générations nées à partir de 1973.
Cet allongement de la durée d’assurance concerne tous les régimes de retraite, ceux du secteur privé comme ceux du secteur public.
Les fonctionnaires qui occupent un emploi classé en catégorie active (présentant un risque particulier ou des fatigues exceptionnelles) échappent à cette règle et suivent un calendrier différent de celui applicable dans les autres régimes.
L’âge légal de la retraite
L’âge à partir duquel vous pouvez demander le versement de votre retraite dépend de votre date de naissance. Il est désormais fixé à 62 ans pour tous les assurés nés à partir de 1955, à un âge inferieur pour les générations précédentes.
Si vous demandez à percevoir votre retraite dés 62 ans, vous devez justifier d’une durée d’assurance minimum pour la percevoir à taux plein.
Inversement, même si vous comptabilisez la durée d’assurance requise avant 62 ans, vous ne pouvez pas prétendre à la retraite avant d’avoir atteint cet âge, sauf situations particulières vous permettant de bénéficier d’un des dispositifs de retraite anticipée.
Année de naissance
Possibilité de partir au plus tôt à...
Né entre le 1er juillet et le 31 décembre 1951
60 ans et 4 mois
1952
60 ans et 9 mois
1953
61 ans et 2 mois
1954
61 ans et 7 mois
1955 et après
62 ans
Retraite à taux plein : le nombre de trimestres nécessaires
Pour prétendre au taux plein, la durée d’assurance requise est la même dans tous les régimes et dépend de votre date de naissance. Elle est appréciée en retenant tous les trimestres que vous avez validés dans chacun des régimes auprès desquels vous avez été́ affilié au cours de votre vie professionnelle. On parle alors de durée d’assurance tous régimes confondus.
Si vous n’avez pas le nombre de trimestres suffisants, cela ne vous empêche pas de demander le versement de votre retraite dés l’âge requis. Mais son montant sera minoré par application d’une décote. Ce qui est logique puisqu’en principe vous la percevrez pendant plus longtemps.
Le taux de décote varie selon l’année de naissance. Il est appliqué pour chaque trimestre manquant entre la date d’effet de la pension et le nombre de trimestres restant à valider pour bénéficier du taux plein.
Cette décote s’applique à vie, mais elle ne peut pas affecter plus de 20 trimestres, soit un taux plancher de 37,5 % de la retraite de base pour les personnes nées en 1953 et au-delà̀.
Le taux plein peut être dépassé́ grâce à un mécanisme de surcote si la personne travaille au-delà̀ de l’âge auquel le taux plein est acquis.
L’âge de la retraite à taux plein
Si vous prenez votre retraite à l’âge du taux plein, votre pension de retraite sera calculée automatiquement à taux plein (50 % au régime général), sans que l’on tienne compte de votre durée d’assurance. Ce qui ne veut pas dire que vous toucherez pour autant votre retraite dans sa totalité́.
Dans certains régimes complémentaires, par exemple celui des salariés, votre retraite sera diminuée au prorata du nombre de trimestres qui vous manquent. L’âge du taux plein est désormais fixé à 67 ans pour les générations nées à partir de 1955.
Pour les générations nées avant cette date, il passe progressivement de 65 ans à 67 ans pour tenir compte du relèvement progressif de l’âge de la retraite. Ce relèvement est effectué selon le même rythme que celui qui avait été́ retenu pour le relèvement de 60 à 62 ans de l’âge minimum de la retraite, de manière à ce qu’il y ait toujours un écart de 5 ans entre les deux bornes d’âge.
Tous les salariés atteignent le taux plein automatiquement lorsqu’ils parviennent à l’âge légal augmenté de 5 ans. En poursuivant leur carrière jusqu’à cette date, les personnes entrées tardivement dans la vie active peuvent ainsi échapper au système de décote.
Calendrier du relèvement de l’âge du taux plein
Assurés nés en...
Âge du taux plein
Jusqu’au 30 juin 1951
65 ans
Entre le 1er juillet 1951 et le 31 décembre 1951
65 ans et 4 mois
1952
65 ans et 9 mois
1953
66 ans et 2 mois
1954
66 ans et 7 mois
1955 et après
67 ans
Évolution de la durée d’assurance pour une retraite à taux plein
Date de naissance
Durée d’assurance requise
Avant 1949
160 trimestres
1949
161 trimestres
1950
162 trimestres
1951
163 trimestres
1952
164 trimestres
1953, 1954
165 trimestres
1955, 1956, 1957
166 trimestres
1958, 1959, 1960
167 trimestres
1961, 1962, 1963
168 trimestres
1964, 1965, 1966
169 trimestres
1967, 1968, 1969
170 trimestres
1970, 1971, 1972
171 trimestres
1973 et après
172 trimestres
« Des bonus sont accordés à ceux qui prolongent leur activité »
« Les personnes qui continuent à travailler après 62 ans alors qu’elles ont déjà̀ atteint la durée requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein peuvent bénéficier d’une majoration du montant de leur retraite de base, appelée surcote. Cette majoration est prévue dans tous les régimes de base, y compris ceux de la fonction publique. À partir de 2019, un système de bonus sera mis en place dans le nouveau régime complémentaire unique des salariés pour ceux nés à compter de 1957 qui décaleront leur départ de 8, 12 ou 16 trimestres après la date d’obtention du taux plein. Enfin, dans le régime général et les régimes alignes (commerçants et artisans, notamment), une majoration de durée d’assurance est accordée aux assurés qui font liquider leur retraite après l’âge du taux plein et qui n’ont pas atteint la durée d’assurance requise, tous régimes confondus, pour prétendre à une retraite entière. Cette majoration consiste à augmenter leur durée totale d’assurance de 2,5 % par trimestre écoulé́, après l’âge d’obtention du taux plein automatique. »
Distinguer retraite de base et complémentaire
Les retraités français perçoivent dans leur grande majorité́ au moins deux pensions différentes qui sont versées grâce aux cotisations réglées par tous les actifs et leurs employeurs. La première est la retraite de base versée par le régime général pour les salariés. La seconde est la retraite complémentaire versée par l’un des nombreux organismes de protection sociale fédérés par l’Arrco (salariés non cadres), par l’Arcco et l’Agirc (salariés cadres), l’Ircantec (agents non titulaires de l’État), le RSI (indépendants, commerçants et artisans), etc.